C’est avec un large plébiscite de la part de l’Assemblée nationale et du Sénat que le projet de loi de programmation pour la ville et la cohésion sociale a été voté. Ce dernier constitue le nouveau cadre de référence nationale de la politique de la ville. La rénovation était nécessaire ; en effet la multiplicité et la superposition des dispositifs de cette politique la rendait illisible et peu efficiente. De plus cette politique était entourée d’une vision pessimiste des quartiers et de leurs habitants.
L’enjeu est de taille, aujourd’hui les quartiers prioritaires sont habités par 8 millions de personnes. Le taux de pauvreté y est 3 fois plus élevé que la moyenne nationale et le taux de chômage y est 2,5 fois plus élevé.
Le projet de loi de programmation pour la ville et la cohésion sociale crée les conseils citoyens : une consultation des habitants, des associations et des acteurs économiques dans le but de collaborer aux nouveaux contrats de ville .
Mobiliser les habitants autour de la vie collective et de la vie des quartiers est un enjeu politique majeur : il s’agit de faire de la chose publique un domaine partagé. C’est par la reconnaissance des collectifs, des associations et des personnes agissant pour leur quartier que le ministère délégué à la ville met fin au cercle vicieux du sentiment d’abandon qui entraine la défiance des population envers le domaine politique et public.
La géographie prioritaire se renouvelle : dans le but d’éviter le « saupoudrage inutile d’aides » visé par un rapport de la cour des comptes. Le nombre de quartiers prioritaire sera de 1300 environs, choisis par le critère unique de pauvreté.
Les grands ensembles des années 60 ne sont pas les seuls concernés par ces mesures, les anciens bassins miniers, certains territoires ruraux ou périurbains abritent également des quartiers en détresse, ce qui justifie l’utilisation de ce critère.
Afin d’évaluer l’effet de la nouvelle politique de la ville : une nouvelle instance a été crée en charge de « l’observation de la situation socio-économique des quartiers et de l’évaluation des politiques publiques qui y sont déployées », une étude sera effectuée tous les ans. Ce projet de loi crée également de nouveaux contrats de ville, pilotés à l’échelle intercommunale.
ils associent une politique de cohésion sociale avec le renouvellement urbain, en adéquation avec l’action des départements et des régions.
C’est la fin d’un automatisme injustifié, celui de définir la politique de la ville par l’urbanisme.
L’objectif à atteindre est de mettre le social au cœur de la ville et de présenter les quartiers prioritaires comme une source de richesse économique et culturelle, non comme un handicap à gérer. Il s’agit d’intensifier les politiques publiques en les adaptant à chaque territoire.
Au cours de l’examen au sénat du projet de loi, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé a pris l’initiative d’un amendement pour la réinsertion sociale et familiale des immigrés âgés, avec la réalisation du rapprochement familial des étrangers résident en foyer de travailleurs migrants ou en résidence sociale et ainsi leur permettant d’effectuer des séjours dans leur pays d’origine.
Parce que les « vieux » travailleurs immigrés ont façonné le pays que nous connaissons aujourd’hui, il est juste que la république reconnaisse leur place et leurs droits.
Cela illustre la volonté du gouvernement de lutter contre toute forme d’exclusion et d’œuvrer pour l’égalité des droits.
Les Jeunes Socialistes se félicitent de la nouvelle dynamique sociale de la politique de la ville ; visant à recentrer celle ci sur les habitants et à changer l’image des quartiers prioritaires, une image malmenée par la droite ces dernières années.
Tandis que le camp de la division et des privilèges préconisait le “nettoyage au kärcher”,la reconnaissance et l’émancipation sont au cœur des politiques de gauche.
Les Jeunes Socialistes soutiennent les 40 agglomérations qui se sont engagées pour l’embauche de 5000 jeunes en CDI en 2014 par le biais des emplois francs, et pousseront à ce que les emplois d’avenir soient doublés afin de participer à la transition énergétique dans les quartiers prioritaires lors des opérations de renouvellement urbain.