suppression poste éducation nationale

Le ministre de l’Éducation nationale  soutient que la réduction du nombre de postes sera bénéfique en priorité à l’enseignement primaire.

Depuis fin août 2018, environ 4 500 emplois en 2019 et près de 10 000 en 2020 ont été estimés menacés de suppression selon le premier ministre Édouard Philippe.  Ce projet qualifié de «rééquilibrage des forces » va permettre de mieux structurer le dédoublement des effectifs chez les élèves de CP et CE1 dans les  zones sensibles ainsi que l’apprentissage des langues selon  le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.  C’est la partie de la scolarité où les bases doivent être solides et nombreux facteurs sont à prendre en compte.  Mais, l’avis des syndicats est tout autre.

 

La crise du système éducatif

Cette nouvelle réforme, qui entrera en vigueur à partir de la rentrée 2019, est considérée comme étant un frein pour le système éducatif qui est déjà en crise. « C’est mathématiquement, moins d’enseignants pour plus d’élèves » s’indigne Jean-Rémi Girard, président du SNALC.

Avec le système de réformes du baccalauréat général, technologique et de la vie professionnelle déjà en place, Stéphane Crochet de l’UNSA affirme  qu’il s’agit d’une erreur de stratégie de la part de Blanquer qui plombera surement son mandat et son statut politique. Il rappelle avec beaucoup d’appréhension son implication en tant que directeur général de l’enseignement dans la suppression de plus de 80 000 postes  en l’espace de 5 ans sous  le gouvernement Sarkozy.

Celui qui s’est fait avocat des enseignants, depuis sa prise de fonction en mai 2017, se voit aujourd’hui attiser les foudres des syndicats restés calmes depuis un bon moment.  De la prise de décisions consensuelles  comme l’interdiction du téléphone portable à l’école qui ont fait sa popularité, il est aujourd’hui sur une pente glissante par le dépouillement du second degré de ces enseignants.

Pour le ministre, il ne faut pas juste voir « 1 800 postes de plus ou de moins,  mais  savoir ce que nous en faisons ». Le plus important est de se focaliser sur « l’une des plus fortes augmentations de budget du pays».  La réduction des emplois dans le secondaire permettra d’augmenter le budget alloué à l’éducation de 850 millions soit une hausse de 1.7% par rapport à 2018. Il se félicite de ces actions qu’il qualifie de « vrais choix politiques ».

Derrière ce discours libéral, il est clair que les cours et les horaires seront mis à mal puisqu’il faudra faire en sorte d’avoir le même nombre d’élèves dans toutes les classes. Dans ce cas, comment rassurer les parents qui s’inquièteront de la présence de leurs enfants dans des troncs communs sans avoir accès à des formations riches adaptées à leurs besoins ?

Professeurs mieux rémunérés

Jean-Michel Blanquer défend encore la mise en place de cette réforme par le besoin de vouloir redonner aux enseignants « une place de choix dans la société ». La réduction des postes n’exclut pas les heures supplémentaires qui seront rémunérées par des cotisations salariales. Le directeur de l’école pourra à son bon vouloir imposer deux heures de travail au lieu d’une heure actuellement.

Les trois syndicats majoritaires du secondaire voient en cette décision un retour à l’ère Sarkozy, où il faut travailler plus dur pour gagner plus et qui n’augure rien de bon.  Le ministre de l’Education Nationale refuse qu’un enseignant travaille moins que sa masse horaire qualifiant le sous-service de ces derniers de « paradoxe » auquel il faut mettre fin. Il promet néanmoins  1 000€ par an pour chaque enseignant, qui seront prélevés de quel fond ? Là est la question.

Même si le ministre de l’Education Nationale montre qu’il maîtrise à la perfection la politique du bâton et de la carotte, les syndicalistes ne comptent pas en rester là. Les dés ne sont pas encore jetés ; il reste toujours à déterminer combien de postes seront supprimés : 1 800 ou 2 600.

Un appel à la grève a été  lancé pour le 12 novembre invitant tous les syndicats de l’éducation nationale à rejoindre le mouvement afin de protester contre ce nouveau projet auquel  le gouvernement « doit renoncer ».

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