Le Président Trump met ses menaces contre la Chine à exécution et impose une taxe de 10% sur 200 milliards de dollars de produits chinois depuis le 24 septembre.
La nouvelle de cette nouvelle taxation des importations chinoises est tombée dans la soirée du 17 septembre. Après plusieurs semaines d’escalade de la part du Président Trump, celui-ci a fini par mettre à exécution ses menaces. 10%, c’est ce que doit désormais payer en taxe la Chine sur les 200 milliards d’importations annuelles.
Ça fait plusieurs mois que le locataire de la Maison-Blanche joue la carte de la menace dans chacune de ses relations diplomatiques, avant de passer à l’apaisement pour finalement proposer une négociation. C’est une stratégie bien rodée qu’il n’hésite à réutiliser dans la guerre commerciale qui l’oppose à la Chine et elle semble plutôt bien lui réussir.
Il a d’abord justifié sa ferme volonté de taxer les produits chinois par des accusations de « pratiques et politiques inéquitables pour la technologie et la propriété intellectuelle… ». Cette taxation intervient alors même que Trump semble avoir trouvé un accord avec les autres partenaires commerciaux des États-Unis.
Retour à la normale
S’il apparait que la Chine est clairement visée par cette nouvelle mesure douanière, c’est parce que Trump a pris la peine, après la menace, de négocier avec les autres partenaires commerciaux des USA. De l’accord conclu en juillet, aux premières heures de la crise avec l’UE, les deux parties en sortent gagnantes, même si le Président américain souhaite revenir sur les clauses des négociations relatives aux importations agricoles.
Le dialogue avec le Canada, jusqu’alors houleux, s’est apaisé. Du moins, c’est ce qu’il semblerait, au regard du silence observé du côté canadien même s’il faut encore en connaître les termes. Le Mexique, lui, a finalement réussi à arracher un accord avec les Américains, conclu sur la base d’une taxe de 2,5% sur les véhicules et le salaire minimal dans l’industrie automobile.
Finalement, c’est une exemption temporaire que le Président Trump a bien voulu accorder à l’UE, le Mexique, le Canada, l’Argentine, le Brésil et la Corée du Sud. Toutes les parties visées par les menaces de Trump, victimes collatérales de la guerre entre les États-Unis et la Chine, n’ont eu d’autres choix que de négocier après avoir subi la menace. Une stratégie que ne semble pas vouloir suivre la Chine qui paie de plein fouet son entêtement.
Une perspective de négociation incertaine
Cette nouvelle mesure vient donc rallonger la longue liste de celles déjà prises depuis le début de l’année. Après avoir imposé les importations de machines à laver du premier exportateur mondial, Trump a ensuite pris pour cible, le 8 mars, les importations en aluminium à hauteur de 25% et celles d’acier à hauteur de 10%. Le 22 mars, ce sont les droits de douane de près de 1300 produits chinois qui sont augmentés de 60 milliards de dollars.
La réponse de Pékin fut immédiate : une augmentation de 15% et 25% des droits de douane sur 128 produits américains. À son tour, le Président américain interdit au fabricant de téléphones chinois ZTE l’utilisation de biens et services américains pendant les 7 années à venir. Les deux parties ont donné l’impression de vouloir mettre fin à ce jeu du chat et de la souris lorsqu’elles ont commencé d’avril à juin une série d’annulation ou de modification de certaines sanctions.
C’est la nouvelle mesure mise en œuvre depuis le 6 juillet 2018 par les USA qui a remis le feu aux poudres. À la clé, la mise en place de taxes douanières de l’ordre de 25% sur 50 milliards de dollars d’importations de 800 produits chinois. Pékin réplique à l’identique en taxant, à hauteur de 25%, puis 34%, 659 produits américains représentant 50 milliards de dollars des importations.
La mise en application de la nouvelle taxe de 10% s’inscrit donc dans ce contexte de répliques incessantes entre les deux géants, alors même que Trump promet d’alourdir cette sanction. Dès le 1er janvier 2019, elle passera de 10% à 25%. En dépit de la série de décrets signets par Trump pour taxer les produits chinois, Pékin reste ferme sur sa position.
Il a d’ores et déjà prévu la mise en place future de nouvelles taxes douanières de 5% à 10% sur 60 milliards d’importations américaines. Tout cela ne laisse pas présager d’une perspective de négociation entre les deux géants.