patron d'entreprise entrain de transmettre son savoir à de jeunes apprentis

Un contrat d’apprentissage représente l’opportunité pour les jeunes de 16 à 25 ans de lier la préparation d’un diplôme à une expérience professionnelle. En effet, grâce à ce dispositif lancé dans les années 1920, l’alternance et l’apprentissage permettent aux étudiants de suivre des cours tout en mettant en pratique ce qu’ils apprennent dans une entreprise.

Depuis sa création, l’apprentissage, devenu contrat d’apprentissage, a connu de nombreuses évolutions et a vu sa popularité augmenter au près des jeunes et des entreprises. Autrefois réservé à un niveau CAP, il existe aujourd’hui de nombreuses écoles qui proposent des filières d’apprentissage pour des diplômes de niveau supérieur. Cependant le contrat d’apprentissage n’est pas encore pleinement rentré dans les usages des entreprises françaises ni les formations, plus encore vis-à-vis des pays voisins comme l’Allemagne ou la Suisse où ce type d’étude est une normalité. Tout est fluidifié et c’est par ailleurs valorisant comme étude, contrairement au vieux regard gaulois sur le travail manuel.

Le gouvernement Macron s’attaque à la formation en apprentissage

Chaque gouvernement a tenté, à sa manière, de valoriser ce mode de formation. Aujourd’hui Emmanuel Macron et Édouard Philippe cherche à faciliter la rencontre de l’entreprise et de l’éducation. Pour cela différentes mesures sont prises comme par exemple l’étendu de l’âge de l’apprentissage. Dans notre société, les opportunités de travail ne sont pas légion dans tous les secteurs et cela se traduit par des difficultés à l’embauche pour les jeunes notamment. Le temps d’éducation et d’apprentissage s’allonge, on incite à prolonger les études, parfois au détriment des réelles envies des étudiants et apprentis. C’est pourquoi il est alors important de modifier la tranche d’âge de l’apprentissage car il n’est plus étonnant de voir des individus de plus de 25 ans changer de voie et chercher un contrat d’apprentissage pour apprendre un nouveau métier tout en travaillant en parallèle pour subvenir à leurs besoins grâce à des petits boulots le salaire d’apprenti ne suffisant pas.

un jeune apprenti entrain de souder un tube d'acier
A young apprentice welds a pipe during a plumbing workshop at the URMA (Universite Regionale des Metiers de l’Artisanat, Regional University of Crafts Trades) on September 26, 2014 in Arras. AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN

Revalorisation de la rémunération en apprentissage

Un autre point de la réforme du contrat d’apprentissage repose sur une meilleure rémunération des apprentis avec une augmentation pour les jeunes de 16 à 20 ans de 30 euros net de plus par mois et à partir de 26 ans ils seront payés au minimum au niveau du SMIC. Le travail d’apprentissage est certes, comme son nom l’indique, un moyen d’apprendre un métier mais il demande surtout un investissement total de l’étudiant dans l’entreprise. Il représente donc une part du capital actif de la société, et joue un rôle dans la réussite ou non des projets. Il doit donc être considéré comme un salarié (en apprentissage il est vrai, mais avec les mêmes droits que ses collègues) et être rémunéré en conséquence.

Dans une société où la recherche de travail n’est pas évidente pour les jeunes ou les reconversions, l’apprentissage semble être une des solutions à la montée en compétence des individus qui pourront ainsi postuler avec expérience à des emplois dans leurs domaines d’activité.

 

Il est maintenant important que les entreprises comprennent l’intérêt d’une telle opportunité de formation tant pour elle que pour l’individu qu’elle pourrait employer plus tard.

 

L’intention est à nouveau louable, reste à préciser le volet opérationnel. Comment sera appliqué cette réforme et surtout le coût de toutes ces modifications.

 

La réforme dans les grandes lignes :

 

  • La rémunération va augmenter pour les jeunes de 15 à 17 ans en apprentissage
  • Une aide de 500 € sera disponible pour passer le permis de conduire pour les apprentis de moins de 18 ans
  • Tous les apprentis vont bénéficier des mêmes avantages (culture, sport, transport…) que les étudiants
  • Tous les élèves en apprentissage dont le contrat de travail est interrompu en cours d’année de leur fait ou non, ne perdront plus leur année
  • Des prépa-apprentissage vont être mises en place pour les jeunes qui souhaitent s’orienter vers l’apprentissage, mais ne disposent pas des connaissances et des compétences requises
  • Une meilleure information sur la qualité des formations en apprentissage sera également mise en place
  • L’apprentissage sera ouvert aux jeunes jusqu’à 30 ans, au lieu de 26 ans aujourd’hui
  • Financement de tous les contrats d’apprentissage
  • 15 000 jeunes en apprentissage par an pourront bénéficier du programme Erasmus de l’apprentissage pour effectuer une partie substantielle de leur formation dans un autre pays d’Europe
  • Les aides à l’embauche seront unifiées et ciblées sur les TPE et PME et les niveaux bac et pré-bac
  • La rupture du contrat d’apprentissage sera clarifiée
  • La réglementation des conditions de travail sera revue afin de faciliter l’insertion des jeunes apprentis dans l’entreprise
  • Modification de l’enregistrement administratif des contrats d’apprentissage
  • Modulation de la durée de contrat d’apprentissage en fonction du niveau de qualification de l’apprenti
  • La certification d’apprentissage, par voie de formation ou de reconnaissance des acquis de l’expérience, sera encouragée
  • L’embauche d’apprentis pourra se faire tout au long de l’année, et ne sera plus cantonnée à la période septembre-décembre
  • Les CFA pourront développer rapidement et sans limite administrative les formations correspondant aux besoins en compétences des entreprises du territoire
  • Un système de certification viendra compléter les formations dispensées par les CFA

Une pensée sur “Réforme de l’apprentissage en 2018, elle profite à qui ?”

  1. Vous oubliez de préciser que les entreprises ne bénéficieront plus d’aides si elles embauchent des apprentis pour les formations post BAC. Il s’en suit une augmentation de 100% du coût pour une entreprise de moins de 11 salariés pour un DUT en première année par exemple. Déjà qu’il est difficile de trouver des entreprises prêtent à signer des contrats d’apprentissage, cela va devenir presque impossible. En conséquence, il est probable que de nombreuses formations soient contraintes de fermer faute d’entreprises partenaires. Je crains que l’apprentissage en DUT n’y survive pas.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *