Lundi 7 janvier dernier, le gouvernement, par la voix de la ministre Delphine Batho, annonçait un plan d’ampleur de soutien à la filière photovoltaïque française. Ce plan a remporté l’adhésion des syndicats et associations spécialisées du secteur et démontre une réelle volonté de protéger la filière et le « made in Europe ».

Une filière cassée par la droite

La situation de la filière française de production d’installations photovoltaïques est en effet devenue peu enviable. 15 000 emplois ont été perdus dans le secteur en 2012. Aujourd’hui, aucune entreprise française ne figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux d’éoliennes, ni de cellules photovoltaïques : le retard est net pour l’innovation, la conception et la production. La France investit neuf fois moins que l’Allemagne et cinq fois moins que la Chine dans les énergies propres.

La droite a délibérément coupé les vivres à cette filière en plein essor lorsqu’elle a mis en place un moratoire en décembre 2010, suivi d’un décret en mars 2011 officialisant par exemple la mise en place de tarifs automatiques à la baisse, indexés sur les demandes trimestrielles de raccordements d’installations photovoltaïques, associés à une baisse de 20% des tarifs de rachat de l’électricité produite. Comprenez ainsi que la droite au pouvoir désincitait particuliers et investisseurs à miser sur les installations photovoltaïques, provoquant la baisse du nombre des demandes de raccordements EDF entrainant fatalement la baisse automatique des tarifs de rachat… le cercle s’auto-entretenait.

Une première réponse à la concurrence déloyale : le « made in Europe »

Pertes d’emplois et retards accumulés font donc de la France un pays à la traine en Europe et dans le monde en matière tant de production d’énergie photovoltaïque que de production d’installations. Le climat de concurrence déloyale créé par les subventions massives accordées par l’Etat chinois à ses entreprises et le refus français de faire de même n’a pas arrangé l’état du secteur.

Avec le plan du gouvernement, la France se lance dans une politique de protection de ses filières d’installation en énergies renouvelables. La France choisit ainsi de soutenir sa filière photovoltaïque par le biais d’appels d’offres pour les grandes installations intégrant des critères de bilan carbone des installations, favorisant ainsi de fait les installations fabriquées au plus près des lieux de pose des panneaux photovoltaïques. Les panneaux français seront ainsi privilégiés.

De même, les critères incitent également à l’utilisation de friches industrielles pour ne pas utiliser des terres agricoles déjà rares à des fins de production électrique. Quant aux petites installations, elles bénéficieront d’une bonification des tarifs de rachat de l’électricité produite en fonction du lieu de fabrication des panneaux pour promouvoir le « made in Europe ». Les particuliers seront ainsi amenés à trouver un avantage financier non négligeable à investir dans des panneaux fabriqués en Europe, tout au long de leur procédé de fabrication. Voilà une mesure protectionniste ambitieuse.

Dans un contexte de transition énergétique rendue nécessaire par l’arrivée du pic de production pétrolière, la raréfaction des ressources, et le poids des importations en énergies fossiles dans le déficit extérieur de la France, il est temps de changer notre modèle énergétique. Réduire la consommation globale d’énergie, soulager par la même occasion la facture énergétique des ménages, voilà les choix effectués par un gouvernement de gauche alliant écologie et socialisme. Ces premières annonces vont donc dans le bon sens. Les Jeunes Socialistes en proposent encore bien d’autres, à consulter dans le Dossier du Changement énergie.

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