Après le premier débat de la primaire de la droite et du centre, qui a eu lieu le 13 Octobre dernier, une chose est sûre, c’est que la laïcité reste un bon outil politique de démagogie.
En effet, tous les candidats à la primaire ont volontairement assimilé laïcité avec féminisme et sécurité. Comme si la laïcité n’était qu’un argument anti-musulman.
Or, historiquement, la laïcité n’a jamais été fondée pour défendre un quelconque féminisme, et encore moins des questions sécuritaires. Bien au contraire, le principe de laïcité a été érigé pour permettre à tous les citoyens de jouir d’une pleine liberté de conscience.
Il est donc assez étonnant de voir aujourd’hui de nombreux défenseurs de la laïcité, notamment au sein de la classe politique, coupler ce principe avec la défense du féminisme, à dessein de lutter contre l’Islam, seule religion à leurs yeux ne garantissant pas l’égalité hommes-femmes. Loin des clichés exposés le 13 Octobre, la laïcité n’a aucune vocation à stigmatiser une religion, là où, honnêtement, aucune religion monothéiste ne défend l’égalité hommes-femmes. La laïcité et le féminisme sont donc deux combats différents, complémentaires et nécessaires, mais différents.
Il en est de même pour la question de la sécurité. Rappelons par exemple que la loi de 2004 anti-burqa n’a strictement rien à voir avec la laïcité, d’autant qu’elle interdit le port d’un vêtement religieux dans l’espace public, ce que proscrit la loi de 1905. La loi de 2004 n’est donc qu’une loi sécuritaire, couvert de “bons sentiments” liés à la laïcité.
Ne nous trompons pas de combat, et restons vigilants lorsque des rapprochements aussi démagogiques à visée anti-musulmane ont lieu.