Gerard Mestrallet Arabie Saoudite

Le voile est tombé sur la nature réelle du régime saoudien et sur la personnalité du prince héritier Mohammed bin Salman. Les Occidentaux qui continuent à servir ce régime autoritaire doivent immédiatement renoncer à soutenir le régime des Saouds.

Gérard Mestrallet, l’ancien PDG de GDF (devenu Engie) pendant 34 ans, figure incontournable de la vie économique française, et qui s’est reconverti en Arabie Saoudite doit faire un choix : rompre avec le régime ou légitimer la barbarie après les soupçons liés à la disparition de Jamal Khashoggi ?

Longtemps, l’Occident a fait semblant de ne pas voir. S’est laissé leurrer par le discours de modernité dont se pare en surface MBS. Un jeune prince de 33 ans ne peut pas avoir la même mentalité que ses aînés. Les femmes peuvent désormais conduire en Arabie Saoudite, où des cinémas ont même ouvert leurs portes… Mais derrière ces confettis, lâchés aux occidentaux comme de la poudre aux yeux, les dérives autoritaires du régime ne datent hélas pas de la disparation, attribuée par la presse internationale à l’Arabie Saoudite, d’un journaliste critique.

Depuis sa quasi-accession au trône, MBS a montré qu’il plaçait ses pas, si ces accusations sont finalement avérées, dans ceux des plus grands tyrans de la région, comme Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi. Pas une tête qui dépasse, la cruauté en partage… ainsi que l’absence absolue de limites et de conscience humaine. Les hommes d’affaires qui, à l’image de Gérard Mestrallet, ont posé leurs valises à Riyad dans l’espoir de faire du business, ne pouvaient certes pas être totalement dupes. Désormais, ils doivent se mobiliser.

Les businessmen internationaux, que MBS fait venir en Arabie Saoudite comme des trophées de chasse, sont là pour légitimer un régime et un mode de représentation du monde selon lequel l’argent peut tout acheter, y compris le silence des PDG, malgré les atteintes de plus en plus visibles du régime aux droits humains.

Gérard Mestrallet est un grand capitaine d’industrie français. Sa carrière a été longue et riche. Honorable. Pourquoi devrait-il la ternir par le silence et le soutien à un régime abject ? Ce polytechnicien, Commandeur de la Légion d’Honneur, peut parler. Il doit parler. Seuls de grands pontes du business international pourront faire plier un régime qui dépend trop de l’argent pour accepter de tout risquer.

Aujourd’hui, MBS se sent intouchable. Le poids économique et géostratégique de l’Arabie Saoudite lui fait croire qu’il est « too big to fail ». C’est pourtant un géant aux pieds d’argile, comme tous les chefs d’Etat autoritaires, et si les hommes d’affaires compétents et intègres comme Gérard Mestrallet refusent la compromission, les choses pourraient changer à Riyad.

C’est donc une interpellation en même temps qu’une supplique que l’on peut adresser à Gérard Mestrallet. Que le désert d’Arabie ne vous fasse pas oublier les valeurs universelles de Droits de l’Homme que votre pays chérit. Que l’argent ou les considérations diplomatiques n’entravent pas votre conscience. D’autres vies humaines sont en jeu, dont certaines croupissent à l’heure qu’il est dans les geôles du régime saoudien.

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