Reflet de la société de l’ultra-consommation et du marché roi, la publicité commerciale doit aujourd’hui être encadrée et davantage réglementée. Tout comme la finance, elle a été laissée libre de tout contrôle de l’autorité publique, au point d’être devenu aujourd’hui l’activité mondiale au plus gros chiffre d’affaire, avant l’armement. Profitant du « temps de cerveau disponible » des citoyens sur les médias, s’imposant dans les paysages et dans les rues sur des pancartes plus ou moins lumineuses, il ne s’agit pourtant pas que de décoration. Elle soumet l’esprit critique des personnes en favorisant des désirs, en poussant à consommer, en organisant une société du paraitre et de la superficialité.
La société de consommation n’est pas seulement un danger pour la démocratie, quand elle pousse à plus d’individualisme et à la satisfaction immédiate des désirs, elle est aussi destructrice pour l’environnement. Alliée au crédit, notamment revolving, et à l’obsolescence programmée des produits, elle produit une quantité phénoménale de déchets, directement (papier publicitaire, dont Leclerc promet la disparition…en 2020 !) et indirectement (en favorisant le rachat d’objets toujours plus neufs). 37% des produits achetés ne sont utilisés qu’une fois !
C’est pourquoi, afin de construire une nouvelle société juste, citoyenne, respectueuse des consciences et formatrice de l’esprit critique, il est impératif de réduire l’espace publicitaire commercial et de le remplacer par un espace citoyen et associatif, permettant aux syndicats, associations, partis politiques et autres corps intermédiaires de participer plus efficacement à la vie citoyenne. Un temps de formation civique et citoyenne doit suppléer un temps de propagande commerciale : l’école doit toujours plus développer l’esprit critique et armer au décryptage de l’information. Nous souhaitons l’abrogation du code de bonne conduite des entreprises en milieu scolaire et nous refusons que le service public soit financé par la publicité.
Pour les jeunes socialistes, l’autre développement, la démocratie revivifiée, l’égalité d’autonomie que nous portons dans nos propositions passe par un encadrement drastique de la publicité : une taxation importante de ses activités, une limitation de la taille des panneaux (proposition du collectif des déboulonneurs pour un format 50*70 maximum), une interdiction des panneaux lumineux énergivores, et un moratoire des collectivités territoriales de gauche sur la publicité dans l’espace public pour mettre en place de nouveaux réglements locaux de publicité. En matière d’espace privé, la publicité doit être encadrée dans les médias par des cahiers des charges rigoureux : interdiction de la publicité dans les programmes dédiés aux enfants, interdiction des publicités sexistes, interdiction des publicités à caractère discriminant, notamment. A cet effet, une autorité indépendante pour contrôler la publicité doit être crée.
L’expression publicitaire, qu’elle soit culturelle, associative, à but social, syndicale, politique ou commerciale doit être remise sur un pied d’égalité.
Plus largement, les jeunes socialistes souhaitent porter le débat sur la nécessité de mettre en œuvre de nouveaux modes de consommation : réduction des emballages, responsabilité élargie des producteurs pour organiser le recyclage, fiscalité écologique… tout en favorisant l’accès des plus démunis aux ressources essentielles, à travers des prix progressifs (par exemple, pour l’eau). Comme jeunes socialistes, nous dénonçons des « faux besoins » portés par des agences publicitaires qui sont un maillon essentiel du capitalisme financier qui menace aujourd’hui la planète par sa course au profit de court-terme.