Alors que nous venons d’entrer dans l’année de la conférence Climat de Paris, au moment même où le Sénat étudie le projet de loi relatif à la transition énergétique et où l’Assemblée nationale s’apprête à débattre du projet de loi pour la croissance et l’activité dite “loi Macron”, les Jeunes Socialistes appellent le gouvernement à faire de la France un pays exemplaire en matière de transition énergétique.
Aussi, ils attirent plus particulièrement l’attention de la gauche au pouvoir sur l’enjeu des particules fines émises par les modes de chauffage, industries et véhicules polluants, en particulier les véhicules diesels. Les conclusions du premier rapport 2015 de l’Institut national de veille sanitaire sont alarmantes. Celles-ci font état d’un lien direct entre les particules fines et le taux de mortalité dans nos agglomérations.
Une hausse de 10 microgrammes de particules fines pour 1m3 d’air entraîne une augmentation de 0,51% du taux de mortalité. Ce taux serait encore plus élevé sous les effets de la chaleur. Aussi, les données du dernier rapport du GIEC sur le dérèglement climatique, prévoyant une augmentation de la température moyenne et de la fréquence des canicules l’été dans notre pays, s’avèrent d’autant plus alarmantes. Le chiffre de 30 000 morts par an dû à ces causes est déjà évoqué dans de nombreuses études. La transition énergétique est bel et bien un enjeu sanitaire et social.
Or la loi en la matière votée par l’Assemblée Nationale en octobre dernier est encore rudimentaire en matière de développement des éco-mobilités. Elle se limite à la mise en place d’une prime à la conversion d’un véhicule diesel et à l’augmentation du bonus pour les véhicules propres. Rappelons que le diesel bénéficie toujours d’un avantage fiscal de 16 centimes par rapport à l’essence, un signal-prix qui a mené à ce que 68% du parc automobile français soit composé de véhicules diesels.
D’autre part les Jeunes Socialistes se questionnent sur la pertinence écologique du développement des transports inter-régionaux par autocars que porte le projet de loi Macron.
Ils soutiennent la mise en place d’un plan ambitieux de reconversion de l’industrie automobile et de développement des éco-mobilités, notamment par les transports collectifs dans nos agglomérations.
Les Jeunes Socialistes proposent la planification de la fin des avantages fiscaux octroyés au diesel, de l’arrêt de la vente de ces véhicules et de la fermeture progressive des points de vente diesel, ainsi que l’interdiction de ceux-ci dans nos agglomérations à échéance 2030. Ils soutiennent l’intégration de tous les GES et des particules fines dans le calcul du bonus-malus, l’obligation pour les fabricants d’afficher le coût du carburant pour 200 000 km à l’achat de véhicules ainsi que l’inscription des émissions de GES et particules fines pour chaque véhicule sur toutes les publicités.
De même, il paraît fondamental de ne pas oublier la fiscalité écologique qui est un outil incitatif fort pour changer les modes de production et de consommation dans la justice sociale. Si l’écotaxe est plus pertinente à l’échelle européenne, la France doit donner l’exemple. Les recettes engendrées pour l’Etat ne sont aujourd’hui pas négligeables pour financer le report modal et aider nos collectivités.