Dominic Raab Ministre Brexit

Pour le premier ministre britannique du Brexit, il est impératif que les négociations de sortie de l’UE aboutissent.

Quelques jours seulement avant le  sommet européen de Salzbourg en Autriche, le ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, donne clairement le ton quant à sa volonté ferme de voir réussir les négociations. Il profite de l’entretien qui lui a été accordé le 17 septembre pour faire passer un message aux députés européens.

«La balle est dans votre camp, Européens du Continent ». Ce message fort intervient dans un contexte de tension entre le gouvernement britannique et l’UE. Les négociations entre les deux parties coincent depuis plusieurs semaines, en raison de la position radicale de la première ministre britannique Theresa May.

Celle-ci a d’ailleurs dû revoir sa position face à des interlocuteurs intransigeants. Les membres de l’Union Européenne digèrent encore très mal la sortie de la Grande-Bretagne et ne semblent pas vouloir céder, outre mesure, à ses exigences.

Le ministre des compromis

C’est un chantier difficile que reprend en main M. Raab après la démission du précédent ministre du Brexit, David Davis, en juillet. Farouchement opposée au plan de Chequers proposé par la première ministre Theresa May, sa démission fait donc suite à l’adoption dudit plan par le gouvernement britannique le 6 juillet. Ce plan prévoit le maintien des marchandises de la Grande-Bretagne dans le marché unique européen.

Le vote de cette version modérée de l’accord sur le Brexit par le gouvernement britannique semble avoir calmé les ardeurs de Dominic Raab. Jusqu’alors, le juriste de 44 ans prônait, lui aussi, une rupture totale entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne. Depuis qu’il est ministre, il tient un discours beaucoup plus en faveur de la réussite de la sortie de la Grande-Bretagne sur la base du plan de Chequers.

Il assure avoir compris l’importance d’un compromis pour la réussite des négociations et se dit prêt à montrer son ambition de les faire réussir. La position de l’ancien ministre Boris Johnson ainsi que la Fronde menée par les pros Brexit dur n’ont pas suffi à faire échouer l’adoption de ce plan. Ce revirement a été finalement adopté en raison de l’opposition des 27 de L’UE qui avaient rejeté la précédente proposition de la première ministre Theresa May.

Par ce message, le ministre exhorte l’Union européenne à également faire preuve de modération dans ses exigences. C’est un message qui a des airs de menaces à un moment où l’UE continue d’émettre des amendements sur le nouveau plan.

Une Union Européenne farouche

Theresa May aurait laissé entendre que son plan de Chequers serait la seule solution à l’évitement d’une frontière dure entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Elle déclare à ce propos : « Si nous voulons parvenir à une issue positive, de la même façon que le Royaume-Uni a modifié sa position, l’Union européenne devra faire évoluer elle aussi sa position ».  C’est le même discours que tient le ministre du Brexit, exhortant l’UE à faire plus d’efforts. Pour lui, « chacun doit faire une partie du chemin ».

Le plan de Chequers ne fait pas encore des adeptes.  L’EU parle de « cherry picking », du picorage, tandis que les opposants à ce plan l’ont baptisé « Chuck Chequers ». Lorsque Jacob Rees-Mogg, le président du groupe de recherche européen, en parle sur LBC, il affirme que «…personne ne le veut et ne travaille du point de vue britannique ».

Niget Farage, l’ancien chef du parti britannique Ukip Nigel Farage a qualifié le plan de Chequers de « trahison lâche », promettant de faire échouer son adoption. Jeremy Hunt, le ministre britannique des Affaires Etrangères affirme toutefois que « Chacun doit se préparer à la possibilité d’un Brexit chaotique sans accord ».

Dominic Raab a prévu de rencontrer Michel Barnier à Bruxelles le mardi dans le but de l’accélérer les négociations. Le bureau de Theresa May confirme que l’objectif est « la résolution des quelques problèmes restants liés à la sortie du Royaume-Uni de l’UE et l’accélération des discussions sur les relations futures ».

Le ministre du Brexit a prévu d’exposer le projet du gouvernement britannique pour l’après-Brexit alors qu’il mettra tout en oeuvre pour que 18 octobre soit la date de finalisation du divorce entre le Royaume uni et l’Union Européenne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *