Les chiffres viennent de tomber, et ils sont choquant. Lors de la dernière année scolaire, 58 suicides ont été recensés au sein de l’éducation nationale. Dans un contexte de tension et de mal être dans les institutions de l’éducation, ce chiffre apparaît comme une nouvelle preuve qu’un problème global ronge l’enseignement. 

A la demande des syndicats, un CHSCT extraordinaire a été réalisé ce mercredi 6 novembre 2019 au sein du ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse. Il a fait suite au 11 suicides déjà recensés depuis la rentrée 2019, soit en l’espace de 2 mois. Dans le rapport, rédigé à la demande du ministère par Mr Didier Lacroix, une documentation précise et réalisée pour la première fois pour l’éducation nationale a été minutieusement décrite.

Un mal être grandissant, mais un taux de suicide relativement bas

Lors de l’année 2018-2019, le personnel du ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse comptait 992 600 membres (exclut le personnel sous contrat de l’enseignement privé). Un calcul purement mathématique montre que ces suicides représentent 0,00585% du corps de l’Education nationale. Un  chiffre pouvant être comparé au pourcentage de suicide en france dont le chiffre est d’environ 0,0167% de la population. Les sources de cette enquête révèle qu’il s’agit principalement d’enseignements, pour la plupart expérimentés. 

Bien que le chiffre puisse être considéré comme bas, son calcul sur un plan national et sa présentation pour la première fois lors d’un CHSCT montre qu’il reflète un profond désespoir au sein de l’enseignement. La souffrance au travail dans le milieu scolaire est plus que jamais au coeur du débat. Dans certaines académies, les enseignants et le corps éducatifs réalisent des grèves, des actions pour faire part de la difficulté d’enseigner aujourd’hui. 

Des conditions de travail de plus en plus difficile

Au coeur des revendications du corps enseignant se trouve des classes avec trop d’élèves et des moyens connexes diminués. Il manque du personnel pour encadrer l’éducation, pour aider les enseignants à jouer leur rôle d’enseignant et non d’enseignant/infirmière/assistante sociale/médecin/surveillant/etc. Selon les zones d’enseignement, ce multirôle tant des enseignants que des chefs d’établissement est extrêmement pesant. Des conséquences directes sur l’éducation des enfants se font ressentir, mais également sur la santé du personnel dont 73% assurent que leur travail a un impact direct sur leurs santés. Dans certains département, un seul médecin est présent pour le nombre de maux qui augmentent de mois en mois.

Le corps enseignant prend soin, instruit, les adultes de demain. Il ne s’agit de pas manager une équipe déjà formée, mais d’aider des jeunes de tout horizon à trouver leurs voies. L’aspect humain est un facteur impératif dans l’aide apportée pour créer l’éducation de demain.

 

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