Le président français Emmanuel Macron annonce qu’il n’y aura plus de numerus clausus, mais les syndicats des étudiants du secteur en veulent plus.
La sélection, jadis instaurée dans le secteur de la santé, limitant le nombre d’étudiants susceptibles de passer de la première à la deuxième année de médecine est désormais supprimée. Cette sélection, le numerus clausus, était liée à chaque région française et limitait le nombre d’étudiants admissibles.
Désormais, cette sélection et le concours difficile qui ne permettaient pas véritablement que tous les étudiants de première année puissent se révéler sont de l’histoire ancienne. Pourtant, le passage de ce système très ancien à un autre système ne se fera pas sans complications. Les syndicats d’étudiants sont à pied d’œuvre pour que la transition se fasse au mieux et que d’autres difficultés soient supprimées.
Suppression de l’ancien système
Le système de numerus clausus qui limitait les passages de la première année de médecine à la deuxième année était en relation avec un nombre fixé préalablement par le gouvernement en fonction du manque de médecins dans chacune des régions. Le mardi 18 septembre 2018, le président annonce la fin de ce système.
Les associations d’étudiants du secteur de la santé qui avaient longtemps décrié la sélection jugée trop rigoureuse ont accueilli la nouvelle avec grande satisfaction. La présidente de l’ANEMF (Association Nationale des Etudiants en Médecine de France) Clara Bonnavion et le président de l’ANEPF (Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France) Robin Tocqueville-Perrier saluent la bonne nouvelle et félicitent le signal fort envoyé.
Cependant, ils émettent des réserves quant à la suite. Les reproches faits à l’ancien système entrainent des craintes quant au nouveau. La formation trop grande d’un trop grand nombre d’étudiants risquerait d’entrainer, selon le domaine, une saturation encore plus accrue du secteur. Pour cela, il faudrait opter pour une sélection plus progressive.
Instauration d’une nouvelle organisation
La nouvelle organisation devra prendre en compte une multitude d’exigences de la part de tous les secteurs de la santé. Les demandes restent nombreuses. Pour Clara Bonnavion par exemple, il ne faut définitivement pas augmenter le nombre d’étudiants, car le manque d’infrastructures n’est pas à négliger.
Selon les associations du secteur dentaire, un problème de capacité d’accueil avait déjà été relevé avec le numerus clausus. Les étudiants en pharmacie, quant à eux, craignent une sélection encore plus brutale en master. Quoi qu’il en soit, toutes les associations s’entendent sur la nécessité d’une refonte totale du système, en vue de la création, selon Tocqueville-Perrier, « d’une filière plus innovante ».
À l’abordage de nouveaux enjeux
Les implications d’un nouveau système de formation et de sélection ne se limiteront toutefois pas aux problèmes à court terme. Pour certaines associations par exemple, une refondation du système est l’occasion pour régler les autres problèmes de la formation. Il ne faut pas se limiter au numerus clausus, mais aussi à des décisions plus spécifiques dans un cadre politique.
C’est d’ailleurs dans cette optique que la présidente de l’ANESF (Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes) souhaite la mise en place d’une interprofessionnalité, notamment par la création du statut de sage-femme référente afin que soit créée une décentralisation du rôle du médecin. Pour le président de la Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie, Louis Dreux, la création d’instituts de formation délocalisés est l’un des enjeux importants du secteur.
Tous les domaines de formation du secteur de la médecine sont alors à l’affût de la moindre occasion pour que leurs voix soient prises en compte. Une augmentation évidente des opportunités et un développement vers de nouvelles pratiques, tels seront les enjeux de la nouvelle politique.