Alors que les Jeunes Socialistes ont obtenu que l’allocation d’autonomie soit inscrite dans la convention nationale sur le nouveau modèle économique, social et écologique, François Hollande, ex-premier secrétaire national du PS, a proposé mardi 4 mai dans son pacte éducatif, une aide sociale étudiante sous forme d’un emprunt garanti par l’Etat qui permettrait dès lors l’augmentation des frais d’inscriptions universitaires.
Proposition historique des Jeunes Socialistes, portée par Ségolène Royal durant les élections présidentielles (proposition n°32), l’allocation d’autonomie, universelle et individualisée doit permettre à chaque jeune de se consacrer pleinement à ses études.
Ainsi, nous trouvons regrettable qu’un éminent cadre du PS remette en question une proposition, non plus des jeunes socialistes mais de la famille socialiste !
Cette proposition est non seulement injuste car elle signifierait que ce serait les jeunes, eux-mêmes, qui devraient financer leur enseignement supérieur et non la solidarité nationale. Surtout cela risquerait de précariser la jeunesse de façon de plus en plus longue car aujourd’hui, en l’absence de politique de l’emploi ambitieuse, un étudiant n’est ni assuré d’avoir un emploi et encore moins d’avoir un salaire suffisant afin de rembourser l’emprunt.
Alors que l’absence de politique d’emploi, la mise à mal du système éducatif et le débat sur les retraites illustrent la non-prise en compte de la jeunesse dans le débat public, cette proposition émise par François Hollande risque d’attiser une guerre des âges que nous récusons. La jeunesse entend prendre toute sa part à l’effort de solidarité intergénérationnelle mais attend de tous les leaders socialistes des propositions qui permettent aussi la solidarité à l’égard de la jeunesse.
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etudes
5 mai 2010 à 19:32
Hollande a raison ! Il faut responsabiliser les étudiants, et ça passe pas par l’assistanat. Si on veut pas que les facs se transforment définitivement en Club Med, il faut arrêter avec cette obsession qui aveugle le MJS depuis de nombreuses années.
nico
5 mai 2010 à 21:34
Abandonner l’allocation d’autonomie est d’une part une erreur stratégique mais surtout une erreur car cela serai mettre de coté une avancée si necessaire au progrès social de notre pays.
A force d’assimiler le progrès social à l’assistanat on passe facilement du socialisme au blairisme.
Fabien
5 mai 2010 à 22:02
Depuis le début l’allocation autonomie est une blague! A qui peut on faire croire que l’état va donner de l’argent comme ça sans avoir à le prélever ailleurs! Et tout cela sans condition de ressources de parents, sans doute cela permettra t’il aux bobos de s’émanciper aux frais de la princesse pendant que celles et ceux qui galèrent devront payer plus tard ces erreurs! cessons la démagogie au sein de notre organisation, ce n’est pas comme cela que nous allons gagner en 2012! en continuant à être démagogique la seule réponse dans l’électorat sera la défaite! la démagogie passe à droite, mais n’est jamais passé à gauche. Raser gratis ne dure jamais longtemps!
Mickael
5 mai 2010 à 22:50
@ etudes, tu as raison et pour être dans la caricature comme toi mieux vaut laisser les étudiants se prostituer, vivre comme des sdf, s’habiller en guenille ou pire abandonner les études par manque d’argent plutot que de les aider un peu … Responsabilisons les étudiants laissons les vivres comme des merdes tu as raison cher études !
Non, Les Jeunes socialistes sont pour cette allocation d’autonomie et plus par l’accès au transport à moindre coût, par le soutient à la construction de logements étudiants …
Maire
6 mai 2010 à 12:10
Ce n’est pas si simple. L’allocation d’autonomie défend plusieurs choses. Premièrement le droit a choisir ses études. Nos parents ne sont pas toujours derrière nous. Deuxièmement elle considère aberrant que le seule moment ou un citoyen est sorti du système de solidarité (allocation familiale, cotisation, retraite) c’est pendant la durée; de plus en plus longue, de ses études. Par ailleurs aujourd’hui les bourses ne sont pas l’aide aux études supérieures qui coûtent le plus à l’Etat. Ce sont les niches fiscales et crédits d’impôts qui profitent, encore et toujours aux plus riches.
Quant à « responsabiliser les étudiants ». Quand on voit qu’un étudiant sur deux travaille, et que ceux ci on sept fois plus de chance de se planter aux exams. On se dit qu’il faudrait sans doute responsabiliser les politiques.
Virion
6 mai 2010 à 14:00
Je ne crois pas qu’avec l’allocation d’autonomie la fac devienne un « Club Med », puisqu’elle permet aux étudiants de payer leurs loyers, leurs inscriptions, de quoi se nourrir, se vêtir, leurs livres de cours et leurs moyens de transports, c’est à dire leurs vies, tout simplement. Autrement dit, elle permet à plus de jeunes de suivre des études, donc de dynamiser les facs. Je ne pense pas cela corresponde à la définition du « Club Med ».
De plus, ce système de prêt ne fera qu’accentuer la galère dans laquelle la majorité d’entre-eux se trouvent car prêt équivaut à remboursement. Il n’est peut-être pas judicieux de rajouter à des étudiants en galère de logement le soucis d’un remboursement, donc de frais supplémentaires.
Enfin, cette allocation d’autonomie permet à la jeunesse de bénéficier d’un véritable statut social ce dont elle manque cruellement.
Grain
6 mai 2010 à 16:36
Je suis en désaccord avec ce communiqué très caricatural. Il est vrai que le prêt proposé par François Hollande ne peut être efficace que si les débouchés sont à la hauteur. Toutefois, il n’est pas injuste, au contraire.
Tout le monde est d’accord pour dire que la fausse gratuité actuelle est injuste. L’Etat doit clairement investir sur l’université et les étudiants mais il ne peut le faire seul car il ne dispose pas des marges de manoeuvre suffisantes. Il y a aujourd’hui des élèves pour qui les études sont extrêmement rentables, notamment dans les filières les plus prestigieuses: ils paient relativement peu par rapport aux revenu très importants auxquels les destine leur diplôme.
La solution que propose François Hollande est donc loin d’être mauvaise puisqu’il propose un prêt à taux 0 (financé par l’Etat) qui ne serait remboursé que par les étudiants qui ont accédé dans les 5 ans après leur diplôme à un niveau de revenu élevé. Le remboursement se fait alors par une majoration de l’impôt sur le revenu pendant plusieurs années.
Pour les étudiants qui ne sont pas parvenus à ce niveau de revenu, l’Etat assume son échec et ne demande pas de remboursement. Pour eux, le prêt équivaut à une allocation au final.
Ce prêt est donc très redistributif puisque ce sont ceux qui ont accédé aux revenus les plus importants qui d’une certaine façon cotisent pour l’ensemble des étudiants. Pour ceux que ça intéresse, je recommande la lecture du livre d’Eric Maurin, « la nouvelle question scolaire » dans lequel il milite pour cette proposition.
Il est vrai que le mot « prêt » peut heurter mais il faut bien voir ce qu’il y a derrière. En l’occurence une très bonne idée de François Hollande!
L’Amidonnier
6 mai 2010 à 16:46
Merci Grain pour ces précisions. François Hollande a raison, mais Etudes se trompe! François Hollande ne demande pas qu’on responsabilise davantage les étudiants, il veut deux choses:
– que les élèves qui ont réussi cotisent pour les autres
– que l’Etat assume ses responsabilités en cas d’échec en ne demandant pas de remboursement.
J’ajoute que ce prêt permet aux étudiants de se consacrer pleinement à leurs études. Il n’est pas forcément très éloigné de la proposition du MJS. Il assure simplement plus de redistributivité à mon sens car la fracture se situe moins entre les générations qu’entre les riches et les pauvres de chaque génération, ceux qui peuvent se payer leurs études et ceux qui ne peuvent pas.
Et puis franchement, écrire un communiqué pour critiquer un camarade qui plus est sans réelle argumentation sur le fond, c’est quand même dommage…
Grain
6 mai 2010 à 17:37
Il est vrai que le prêt proposé par François Hollande ne peut être efficace que si les débouchés sont à la hauteur. Toutefois, il n’est pas injuste, au contraire.
Tout le monde est d’accord pour dire que la fausse gratuité actuelle est injuste. L’Etat doit clairement investir sur l’université et les étudiants mais il ne peut le faire seul car il ne dispose pas des marges de manoeuvre suffisantes. Il y a aujourd’hui des élèves pour qui les études sont extrêmement rentables, notamment dans les filières les plus prestigieuses: ils paient relativement peu par rapport aux revenu très importants auxquels les destine leur diplôme.
La solution que propose François Hollande est donc loin d’être mauvaise puisqu’il propose un prêt à taux 0 (financé par l’Etat) qui ne serait remboursé que par les étudiants qui ont accédé dans les 5 ans après leur diplôme à un niveau de revenu élevé. Le remboursement se fait alors par une majoration de l’impôt sur le revenu pendant plusieurs années.
Pour les étudiants qui ne sont pas parvenus à ce niveau de revenu, l’Etat assume son échec et ne demande pas de remboursement. Pour eux, le prêt équivaut à une allocation au final.
Ce prêt est donc très redistributif puisque ce sont ceux qui ont accédé aux revenus les plus importants qui d’une certaine façon cotisent pour l’ensemble des étudiants. Pour ceux que ça intéresse, je recommande la lecture du livre d’Eric Maurin, « la nouvelle question scolaire » dans lequel il milite pour cette proposition.
Il est vrai que le mot « prêt » peut heurter mais il faut bien voir ce qu’il y a derrière. En l’occurence une très bonne idée de François Hollande!
basile
6 mai 2010 à 18:01
En effet, recul regrettable. Et heureux de voir qu’on cesse de refuser d’affirmer notre désaccord avec certains éléphants.
Tino
7 mai 2010 à 12:05
Vraiment pas terrible de reprendre aussi directement un camarade, sans avoir pris la peine de creuser un peu la mesure qu’il défend…
Je ne sais pas personnellement si cette proposition sera efficace mais elle a au moins le mérite d’exister et de nous amener à réfléchir collectivement sur la redistributivité au sein de notre société.
Il n’est pas honteux de considérer que ceux qui ont le mieux réussi grâce à une formation publique payent (modérément) ensuite pour financer les études des générations futures (et leur part d’échecs).
Par ailleurs, l’existence de cette nouvelle « prestation » permettra incontestablement aux jeunes les plus défavorisés de poursuivre leurs études. Il est tout de même plus simple de solliciter une avance quand elle est garantie par l’Etat qu’auprès d’une banque privée !
D’après ce que je peux lire également, le remboursement de cette aide sera ensuite calculé en fonction des revenus obtenus… Ca me parait correspondre à notre vision de la justice sociale !
romain
7 mai 2010 à 12:23
Il faut que le MJS évolue, l’allocation d’autonomie est totalement contraire à toute justice sociale, le dispositif de François Hollande permet une redistribution entre les étudiants qui ont réussi (notamment tout ceux qui ont fait médecine ou des écoles de commerce) et les autres, donc le dispositif est beaucoup plus juste qu’une allocation distribué à tous les étudiants sans distinction !
BOMPARD-EIDELMAN
8 mai 2010 à 14:22
François Hollande ? Quoi de neuf ? Encore un pacte, encore des abattements de cotisations sociales… Bref, que du moderne ! Décidément, Monsieur Hollande semble avoir du mal à remettre ses logiciels à jour. Quelqu’un peut-il lui indiquer l’adresse d’un site du genre : politiciens avides du pouvoir, remettez à jour vos logiciels de gestion d’un pays en quelques clics ! Ce qui collera toujours aux doigts de Monsieur Hollande, ce sont les glaces qu’il est allé régulièrement manger à l’Elysée à l’invitation de Monsieur Sarkozy. La gourmandise n’est pas un défaut, sauf en politique….
Hervé BOMPARD-EIDELMAN
grégoire
29 mai 2010 à 11:37
http://www.mjsnord.org/?p=907
Démocrate 2012
11 janvier 2011 à 07:08
Il est à droite, Hollande??????????!!!!!!!!!
Remplacer le système généreux et fraternel des bourses d’enseignement supérieur par le système de l’endettement généralisé de la jeunesse étudiante ne me paraît ni judicieux ni conforme aux idéaux socialistes!!!