Alexandre benalla Macron Défilé 14 juillet

Quand le journal Le Monde révélait l’identité de celui qui a brutalisé et violenté deux manifestants le 1er mai 2018 à la place dans le Contrescarpe dans le 5e arrondissement de Paris, personne n’aurait présagé de la portée qu’elle a eue. L’affaire Benalla, du nom de ce chargé de mission un peu trop zélé, a bouleversé la République au plus haut lieu. Le cours de cet épisode à rebondissements consacre une nouvelle fois la force de la presse dans la République. Au-delà des institutions traditionnellement citées comme relevant du contre-pouvoir, le rôle de la presse dans l’affaire Benalla  est une illustration plus que parfaite de l’attribut de contre-pouvoir que l’on lui rattache.  Avant les révélations venues du journal le Monde, d’autres grosses affaires, en rapport avec les milieux politiques, ont été exposées par la presse au point de faire trembler la République.

Les grandes révélations du journal Le Monde dans l’affaire Benalla

Journal de notoriété nationale et internationale, l’organe d’informations français Le Monde a, par la divulgation de l’identité de Benalla comme auteur de graves faits de violence sur des manifestants, aura contribué à forger son image de grand média indépendant ayant dans ses rangs des journalistes d’investigation de haute qualité et de grandes compétences. N’eût été la révélation du journal Le Monde, l’affaire n’aurait jamais connu la portée retentissante. Pour cerner toute la signification du travail abattu par le journal Le Monde, il faut rafraîchir la mémoire et revenir sur les détails de cette affaire qui a ébranlé le quinquennat de Macron et creusé la baisse du taux de popularité du jeune président aux discours châtiés qui prétendait instaurer un « nouveau monde » dans la gestion des affaires d’Etat.

Rappel de l’affaire

Avec du recul on s’étonne que cette affaire qui aurait pu passer sous silence si l’Elysée avait pris les mesures qu’imposait l’inconduite de Alexandra Benalla ait occasionné un grand. L’effet scandaleux de l’affaire est renforcé par la paralysie qu’elle a induite au niveau de l’Assemblée nationale.

Les faits rendus publics par le journal Le Monde qui ont créé le tumulte au niveau des institutions de l’Etat remontent à plus de deux mois. C’était le 1er mai, en marge d’une manifestation à la place de la Contrescarpe.  Sur les images qui seront massivement ventilées et nourries le menu de plusieurs émissions depuis le 18 juillet, on aperçoit celui qui est identifié comme chargé de mission en service à l’Elysée et membre très influent dans le dispositif sécuritaire de Emmanuel Macron, porté violemment des coups contre deux personnes qui ne prenaient guère part aux manifestations.

Ce qui déclenche l’hystérie de la presse et le mécontentement général est qu’en fonction de son statut, Alexandre Benalla n’avait rien à faire à la place de la Contrescarpe en ce jour de 1emai 2018. Le brassard flanqué de l’effigie de la Police inscrite à son bras gauche qu’il n’était pas autorisé à porter a aggravé la situation au fur et à mesure que la presse nationale livrait des informations sur l’irresponsabilité de Benalla et son accointance avec les grands patrons de L’Elysée.

C’est par le biais de la presse qu’on apprendra que Benalla était un protégé du couple présidentiel et assistait à des réunions sensibles au sommet de l’Etat.

Le mérite des révélations des journalistes du journal Le Monde est qu’il aura permis aux institutions constitutionnelles de se saisir de l’affaire et de demander que l’Exécutif rende compte de la gestion qui a été faite du cas Benalla après ses impudences du 1er mai. Ainsi, les révélations ont alerté et ont contraint le gouvernement à faire la lumière sur le statut de Benalla et ses implications avec la hiérarchie policière.

Si la presse a pu, par la force de ses enquêtes, obliger le pouvoir Exécutif constitutionnellement constitué, c’est parce que les médias de tous les genres ont acquis une grande légitimité auprès des couches socio politiques.

La presse, dans la tradition politique de la France est devenue un instrument qui contraint les gouvernants à rendre compte de certaines affaires jugées plus ou moins sensibles. Avant Macron, d’autres présidents ont vu leur quinquennat s’empêtrer dans de grosses judiciaires avec des conséquences politiques fâcheuses par des révélations publiques de certains médias.

Des organes comme Médiart traine la réputation d’être des médias par qui d’énormes scandales sont portés à la connaissance du public.

Une prime à l’indépendance de la presse

L’affaire Benalla a consacré devant le monde entier l’indépendance de la presse considérée comme le 4e pouvoir qui joue un rôle éminent de contre-pouvoir pour le respect et le maintien des valeurs dans la République. Il faut se féliciter de la démarche scientifique et rigoureuse qui a conduit les journalistes a, deux mois après les faits incriminés, étalé l’identité de Benalla comme le serviteur enflammé de l’Elysée qui a commis des impairs que son patron Emmanuel Macron n’a pas hésité à qualifier de trahison.

Réactions de la presse internationale sur l’affaire Benalla

La presse étrangère a suivi de très près le déroulement de l’affaire Benalla. De Madrid à Washington en passant par Rome, Berlin, Londres et Bruxelles, les Rédactions européennes ont titré sur l’affaire Benalla. Pour La Libre Belgique. « Dans l’affaire Benalla, ce sont la presse d’abord, la justice et le Parlement français ensuite, qui ont forcé l’exécutif à appliquer les lois et à respecter les prescrits éthiques et de responsabilité (…). Cette référence faite à la presse au-delà des frontières de l’hexagone illustre de belle manière l’effet que les révélations Benalla ont eu le plan international.

L’animosité sans effet de Macron contre la presse

Macron lors de sa première intervention officielle depuis le début de cette affaire n’a pas caché sa colère de voir les journalistes faire de l’attitude de Benalla une affaire d’Etat. Macron, visiblement fâché de voir la presse remettre en cause sa politique de la République exemplaire, s’est montré un peu hargneux et voire méprisant. Les journalistes à travers leurs révélations sur les couloirs sombres des pratiques de l’Elysée ont toujours eu des relations plus ou moins tendues avec les maitres du pouvoir. En parlant de « conneries » qui circulent à propos de l’étendue du pouvoir de Benalla au sommet, l’attitude du président de la République illustre que les rapports entre la presse qui est perçue comme un organe de contre-pouvoir et le pouvoir exécutif ne sont jamais tendres.

Quelles leçons tirées de l’affaire Benalla

Benalla, aujourd’hui officiellement éloigné des bureaux de l’Élysée a non seulement a entrainé une remise en cause légitime de la politique de la République basée sur l’exemplarité que Emmanuel Macron chante dans ses habitudes rhétoriques, et de prouver la force d’une presse indépendante animée par des journalistes professionnels. Après Macron, sous d’autres quinquennats, d’autres affaires viendront de la presse pour permettre aux citoyens de comprendre la gestion des hommes au sommet de l’Etat.

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